Les p'tites anecdotes de La plume : la tondeuse à gazon
Mes parents ont toujours été avant-gardistes.
Nous habitions dans une maison dotée d’un petit jardin, mais bien sûr, comme souvent dans un jardin, il y avait du gazon, qu’il fallait tondre.
A noter que les choses étant relatives, quand j’étais petite, je trouvais que ce jardin était bien grand. Plus j’ai grandi, plus il me paraissait petit. Sauf quand, à l’adolescence, la corvée de tonte me revenait.
Mais, victime du rhume des foins, je n’ai pas eu à le faire souvent, la coupe des graminées provoquant irrémédiablement chez moi éternuements et conjonctivite.
Mes parents possédaient une tondeuse hélicoïdale, une « tondeuse à main », qui fonctionnait à l’huile de coude. Pas de fil à la patte sur lequel il ne faut surtout pas passer sous peine de le couper et de faire sauter les plombs, pas de raffut de tous les diables.
Le seul inconvénient de cette tondeuse est qu’il faut tondre régulièrement : c’est du sport.
Si par malheur, on a repoussé l’exercice d’une semaine, c’est encore plus difficile parce que de grandes quantités de gazon se bloquent dans les hélices.
De nos jours, ces tondeuses manuelles sont présentées comme une révolution écologique : elles ne consomment ni électricité ni carburant et sont plutôt silencieuses… Elles datent pourtant d’il y a bien longtemps !
Il me suffirait se ressortir celle de mes parents, de l’huiler un peu et je passerai pour une héroïne des temps modernes.
Ah non, c’est vrai : j’ai encore le rhume des foins, je ne peux toujours pas couper la pelouse… Il va falloir que je pense à acquérir un de ces superbes engins autonomes qui tondent l’herbe pendant qu’on se prélasse sur son transat, une citronnade à la main… A moins qu’un bricoleur averti n’arrive à me motiver en montant la tondeuse hélicoïdale sur un vélo, me faisant ainsi faire un peu de sport.
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